L'avis éclairant d'une psychologue sur notre coussin tandem - BINOM !
Parce que nous avons découvert que notre coussin tandem - BINOM était plus qu'un simple coussin de confort pour deux et qu'il peut permettre de libérer la parole et simplifier les conversations, nous avons eu envie d'en savoir plus sur cette dimension psychologique.
Pour cela nous avons eu la chance d'interviewer la psychologue Aude Jamin qui nous a donné des éléments d'explications. Vous allez être surpris !
Laurent de Petits Cadors : Bonjour Aude et merci d’avoir accepté de tester notre coussin tandem - BINOM. Je vous laisse vous présenter ?
Aude Jamin : Psychologue de l’enfance et de l’adolescence, je travaille tout à la fois sur le développement normal de l’enfant avec une pratique très axée sur la prévention, et j’assure également une prise en charge des troubles neurodéveloppementaux et psycho-affectifs de l’enfant, en concertation avec les différents professionnels partenaires (école, crèche, professionnels de santé, plateformes de soins). Dans ma pratique j’interviens beaucoup auprès des parents, à travers notamment des guidances parentales et du soutien, afin de favoriser des interactions et un contexte de vie familial et éducatif propices à un bon développement.
Vous avez donc testé BINOM. Comment cela s’est-il passé ?
Je l’ai d’abord testé avec mon fils qui a 12 ans. Ce qui m’a le plus interpellé dès le départ avec ce coussin, c’est la proximité des visages associée à une complète liberté du corps. C’est le point le plus remarquable pour moi. Nous avions chacun de notre côté une grande liberté de mouvement sans que cela ne parasite la conversation. Et j’ai trouvé ça génial.
Vous voulez dire que dans une conversation classique il y a des éléments perturbateurs ?
Pour ma part, j’ai fait un lien entre cette expérience et mon travail avec les enfants et parents que je rencontre. J’ai tout de suite pensé aux enfants qui ont un TDA/H (Trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité). Les enfants qui présentent une hyperactivité et impulsivité sont dans le mouvement permanent, à plus ou moins grande échelle. C’est ce qui est souvent compliqué pour les parents, ce côté fatiguant de l’enfant qui est toujours en train de bouger, avec qui on ne parvient pas à échanger. Il y a un aspect négatif qui s’installe dans la relation parce qu’il y a une gêne permanente, une agitation perpétuelle qui rend l’échange ou les situations partagées pénibles.
Quand j’ai testé le coussin, j’ai pensé que c’était intéressant pour les parents d’enfants TDAH qui peuvent s’installer avec leur enfant et avoir une vraie conversation. On peut parler de choses très intimes, y compris de thèmes un peu difficiles, on peut aussi l’utiliser dans des moments où l’enfant ne se sent pas bien et ressent le besoin de se confier. Il y a à la fois l’écoute, par la proximité, et en même temps la possibilité pour l’enfant de continuer à se défouler, à bouger. Le parent lui peut rester à l’écoute sans être parasité.
J’évoque les enfants TDAH parce que c’est ce qui m’a interpellé en premier mais j’imagine que le résultat serait identique avec des enfants plus petits de 2, 3 ou 4 ans pour qui le mouvement c’est la vie ! Quand on se pose sur le coussin pour un moment d’échange, on installe une sorte de tranquillité du fait d’être allongé et proche mais sans pour autant brider le mouvement.
Vous avez aussi testé BINOM avec votre conjoint ?
Oui. C’était une expérience qui a convoqué d’autres réflexions. Notamment celle en lien avec le regard. Il y a des situations où le regard est important mais il y a aussi beaucoup de situations où il peut être gênant. On sait que dans la communication non verbale, les mimiques, le sourire, les haussements de sourcil peuvent parfois nous mettre sur la défensive. Surtout si on échange sur des choses difficiles, on peut se focaliser sur de la communication non verbale qui entrave l’échange. Avec BINOM, on est moins parasité et on ira plus facilement au bout des choses que l’on souhaite exprimer.
On est donc plus concentré sur la voix ?
Oui. La voix et ce qui est dit. On peut aller plus facilement au bout de l'émotion et de l’expression que l’on veut exprimer.
Le fait de ne pas être face à face est donc déterminant ?
Oui. Mon fils, par exemple, est un enfant très sensible à l’expression non verbale et quand il était petit il me faisait des remarques sur les haussements de sourcils. Il avait une grande réactivité par rapport aux expressions que le visage peut renvoyer. J’imagine que BINOM pourrait permettre de poser les choses plus facilement. Y compris en parlant tout doucement, avec bienveillance puisqu'on est tout proche.
C’est un peu le fonctionnement du confessionnal (rire) ?
Oui, C’est vrai ! Quand on ne voit pas l’autre, on peut se libérer de certaines choses sans avoir à analyser le regard de l’autre en face.
C’est vrai qu’on est souvent tenté d’interpréter les mimiques de l’autre et d’y voir des jugements, des interrogations, des choses qui nous seraient hostiles !
Oui et de manière automatique. C’est incontrôlable.
Est-ce que ce phénomène est amplifié chez les enfants ?
C’est une bonne question. A l’âge où les capacités à s’exprimer ne sont pas encore très élaborées, l’enfant va beaucoup se baser sur la communication non verbale.
Est-ce que vous pensez que BINOM pourrait être intéressant pour des échanges entre enfants. Dans une fratrie ou à l’école ? Par exemple pour gérer des conflits ?
Si on reprend les points énoncés précédemment, oui. Au niveau corporel, on ne risque pas de se mettre des coups et impossible de capter des mimiques ou autres signes qui peuvent dévier l’échange.
Je pense aussi aux enfants qui présentent une anxiété sociale et dont la peur est d’être jugé, critiqué. Ils interprètent très facilement et de façon négative les messages verbaux et non verbaux. Avec le coussin, la situation pourrait être facilitatrice.
On peut utiliser BINOM comme une première étape qui redonne confiance dans le fait d’interagir avec un autre ?
Oui, le fait de ne pas se sentir regardé. La peur principale quand on est dans l’anxiété sociale, c’est d’être regardé, d’être jugé.
Est-ce qu’on peut reparler un peu de l’école ?
Dans ce cadre spécifique, ce que je trouve intéressant c’est la proximité qui permet de pouvoir chuchoter, parler tout doucement à l'oreille de l’autre. Dans une classe, cela pourrait permettre de se dire des choses, à un volume très bas et par exemple échanger sur des qualités, savoir se dire un compliment. C’est ce qui se fait quand on travaille sur les habiletés sociales. Mais parfois, le compliment peut gêner ! C’est formidable de pouvoir le dire en chuchotant à l’autre.
Votre fils est déjà presque un adolescent. Est-ce que vous pensez qu’il y a un âge à partir duquel les enfants n'adhèreraient pas au fait d’utiliser le coussin tandem ?
Non, il n’y a pas d’âge pour être proche de l’autre tout en étant libre de ses mouvements ! C’est plutôt une question de situations d’utilisation. Y a- t'il un âge pour regarder les nuages ensemble et laisser aller notre imagination ? Ou bien pour bouquiner chacun tranquillement de son côté tout en étant proche ? Ou encore parler très sérieusement de ses projets et se sentir écouté ?
Est-ce qu’il y aurait une différence entre filles et garçons ? Dans l’inconscient collectif, on a toujours l’impression que les filles se livrent plus facilement et discutent plus longuement. Est ce que ça vous semble être une réalité ?
Pas forcément. C’est plutôt une question de tempérament, et aussi de liens de confiance et de proximité dans la relation. J’ai croisé des filles taiseuses et des garçons qui sont de grands bavards ! C’est une question de tempérament.
Est-ce que vous aimeriez ajouter quelque chose ?
Oui. Je pense aussi aux enfants qui présentent un trouble du spectre de l’autisme. Tous ne présentent pas les mêmes difficultés mais beaucoup sont très sensibles au toucher, supportent difficilement le contact, et pour eux, ce coussin peut être génial. Beaucoup d’entre eux évitent le regard et dans ce cas aussi BINOM peut être un outil adapté. On peut être dans un échange plus intime, dans la confidentialité, tout en évitant tous les éléments qui peuvent être perturbateurs.
Merci beaucoup pour ce retour d’expérience Aude !
* Les propos d’Aude Jamin n'engagent que sa personne en tant qu'utilisatrice de nos produits et ne sauraient représenter l'avis de l'ensemble des psychologues ou autres professionnels de santé.
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